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Vermifugation

Vermifugation

Par Maud Lafon



   En France, les chiens sont vermifugés en moyenne deux fois par an. Or l'Esccap, instance officielle et reconnue en parasitologie, recommend au moins quatre vermifugations annuelles. Ce rythme peut même devenir mensuel dans certaines situations dites "à risque". Et, par example, le simple fait d'héberger des enfants en bas âge au sein du foyer est considéré comme une situation à risque !

   On est donc très loin des bonnes pratiques dans la domaine de la vermifugation.

   Pourtant, les risques sanitaires sont bien réels, tant pour le chien que pour ses propriétaires, de nombreux parasites internes canins étant agents de zoonoses.



  Seuls 6 propriétaires sur 10 connaissent l'existance de ces maladies transmissibles de l'animal à l'Homme et 92 % par example n'ont jamais entendu patler de toxocarose. Cette maladie, provoquée par les vers digestifs Toxocara canis et Toxocara cati est pourtant répandue en médecine humaine. En 2004, la séroprévalence (qui témoigne du pourcentage de personnes étant entrées en contact avec le parasite) chez l'Homme était estimée à 4,8 % en milieu urbain et 14,2 % en milieu rural.

   La contamination humaine se fait par ingestion d'oeufs du parasite présents dans les sols et issus des déjections canines. Les oeufs libèrent des larves dans le tube digestif qui peuvent ensuite migrer dans différents organs et peuvent donner des formes cliniques graves, notamment chez l'enfant (larva migrants oculaire ou neurotoxocarose).

   La prévention passe par l'hygiène des mains, la cuisson des aliments potentiellement souillés par des féces et donc contaminés par des oeufs et la vegmifugation des animaux de compagnie.



   Les changements environnementaux (réchauffement climatique, changement de modes de vie avec une intensification de la circulation des hommes et des animaux...) avaient un impact sur la propagation des helminthes (vers digestifs les plus répandus) et que le risque d'helminthose des chiens et des chats était aujourd'hui plus élevé qu'il y a quelques années.



   La plupart des parasites internes du chien sont des parasites digestifs. On trouve aussi des parasites dans d'autres organs, les larves migrant en fonction de leur tropisme particulier. Les helminthoses respiratoires sont ainsi assez fréquentes et dues à divers parasites. Malgré la localisation pulmonaire, le diagnostic s'effectue par coproscopie chez les animaux qui présentent des symptômes (toux rebelle chez les jeunes chiens).

   D'autres helminthoses sont à localisation cardio-respiratoire, comme l'angiostrongylose (Angiostrongylus vasorum) qui peut conduire à la mort. Les chiens s'infestent par ingestion de mollusque terrestres (limaces, escargots) qui sont des hôtes intermédiares obligatoires du parasite.

   La dirofilariose est une autre affection parasiraire due à un néamatode filaire (Dirofilaria immitis) à tropisme cardiaque.



   Plus spectaculaire, le parasite peut se loger au niveau de l'oeil et provoquer une conjonctivite parasitaire à l'instar des Thelazia. Cet helminthe, transmis par la mouche domestique, est parfois directement visible à la surface de la cornée sous forme de filaments blanchâtres.



   Quel que soit l'organe de prédilection des vers, la vermifugation, à condition d'utiliser les molécules appropriées, constitue un traitement et une prévention efficaces.



   Les régles de vermifugation sont bien standartisées grâce aux recommendations de l'Esccap.

   Chez le chiot, la vermifugation est préconisée dès l'âge de 2 semaines, et tous les 15 jours jusqu'au sevrage puis une fois par mois jusqu'à 6 mois.

 

AU MOINS TOUS LES TROIS MOIS

   Chez l'adulte, les recommendations dépendent du mode de vie de l'animal et de son environnement. Le rythme varie d'une vermifugation mensuelle (chien vit dans un foyer avec des personnes à risque) à un rythme trimestriel.

   La plupart des vermifuges ont un spectre d'action large - contre les vers ronds et les vers plats - et sont donc efficacec contre les principaux parasites internes du chien.

   Pour réduire le risque de résistances parasitaires, qui sont désormais avérées chez les parasites équins à l'égard de certaines familles de vermifuges, on recommande d'utiliser en alternance différentes molécules, en suivant les conseils de son vétérinaire.





Source : Centrale Canine Magazine, N°191, janvier/février 2018